Chapitre 1
Un réveil inoubliable
-—Mmmmmmmhhh , qu 'est ce que je suis bien dans ma couette douillette . Je décolle un de mes yeux difficilement pour regarder l'heure qu'il est au réveil . Génial il n'est que 6 h du matin je vais encore pouvoir profiter de mon lit pendant une heure avant de retourner travailler. J'ai voulu prendre mon indépendance et me débrouiller seule sans ma mère et lui montrer que j'étais une adulte, cela faisait déjà deux ans qu'elle me payait mon studio d'étudiante et mes frais avec son seul salaire , il fallait bien qu'à un moment donné je grandisse un peu . Je m'étais donc mise à chercher un appart et un petit boulot pour payer les factures . J'avais par conséquent trouvé un poste fixe le week-end chez Jeffrey’s hot dog une chaîne de restaurant et m'étais inscrite dans une agence qui me proposait des missions d’hôtesse , femme de ménage , baby sitter, serveuse , un peu de tout quoi , ça. Ça me permettait de bosser après les cours la semaine ponctuellement . Alors les grasse mat’ c'était pour ainsi dire terminé et chaque minute de sommeil pour moi c'était sacré .Je replongeais dans les bras de Morphée satisfaite du temps qu'il me restait à profiter de mon oreiller . Quand soudain un bruit retentit à travers le mur , Je me levais alors d'un bond super énervée , qui était cet imbécile qui faisait un bruit pareil à 6 h 15 du matin ? Je mettais plusieurs coups avec mon poing sur le mur en criant :
— Mais qu’est-ce que c'est que ça !!!! Je m’excitais complètement paniquée par le sursaut que cela m'avait provoqué en me réveillant.
J’étais à deux doigts de la crise cardiaque ; j'étais sur le point de me rendormir. Le bruit venait de l'appartement d'à côté à priori , ce qui était bizarre puisqu' il était à vendre et par conséquent vide .J'allais mener ma petite enquête pour découvrir quel individu malpoli avait acheté le bien . On aurait dit que quelque chose était tombé ou s'était fracassé sur le sol . C’était un peu tôt pour faire du bricolage ou alors le nouveau propriétaire faisait du rangement.
" Mais ça va pas bien y'en a qui dorment il est 6 h 15 du matin " et là , plus rien silence complet .
La personne n'avait même pas la décence de répondre ou de s'excuser ce qui aurait été la moindre des choses , encore quelqu'un qui n'avait pas de savoir-vivre . Je me décidais à me recoucher mais le fait de m'être énervée à ce point m'empêcha de me rendormir. Du coup, après de multiples tentatives pour me rendormir, je me levais écœurée et me décidais à préparer les affaires que j'allais mettre avant d'aller déjeuner. Vu que j'avais le temps je me trainais jusqu'à la cuisine et me préparais un petit déjeuner digne de ce nom qui me ferait tenir jusqu' au déjeuner. Je sortais une poêle, des œufs et du bacon et me fit dorer des tartines, un petit jus d’oranges pressées pour compléter le tout. Si avec ça je pétais pas la forme je sais pas ce qu'il fallait faire. Ça rattraperais le début de matinée catastrophique et me remettrais d'aplomb pour la journée. Je pris tout mon temps et savoura ce que je m'étais concocté en pianotant sur mon smartphone.
Une fois rassasiée je me dirigeais sous la douche. Étant donné que j'étais très en avance vu mon réveil fracassant, je pris mon temps une fois de plus. Je me passais une crème pour le corps, brossais mes cheveux bruns qui m'arrivaient presque en bas du dos et me maquillais légèrement, un trait d'eye-liner, un petit coup de mascara et un léger gloss sur les lèvres. Bon, je me trouvais pas mal comme ça, en plus j'avais réussi par miracle à cacher les cernes que j'avais sous les yeux. En tout cas personne n'ira croire que c'était parce que j 'avais passé une nuit torride, j’étais une célibataire endurcie, j'étais loin d’être moche d'ailleurs, on me complimentait souvent. Mais c'est plutôt que j'avais le chic pour tomber sur des boulets ; les gars que je rencontrais c'était une catastrophe, j’étais passé par tout!!! le gros glandeur qui bossait pas et qui un jour venait s'incruster chez toi ou plutôt dans ton canapé et qui te demandait quand tu rentrais du boulot si t'avais fait les courses alors qu'il était greffé H24 à la télécommande de la télé, celui qui ne parlait que de lui et rien que de lui parce qu'il était le centre du monde et que personne ne lui arrivait à la cheville, à croire que la terre ne tournait que parce qu’il était dessus ; le gros radin qui faisait semblant d'avoir oublié son portefeuille pour pas te payer un truc ou qui prétextait à chaque fois qu'il était fatigué pour ne pas te payer de resto , ; le gars plus féminin que toi qui te piquait tes crèmes et qui se baladait un masque sur le visage après s’être épilé le torse, les jambes, les aisselles et le sexe, bref la liste est longue, très longue , à croire que sur mon front était marqué allez-y elle adore se faire flageller. Ma bande de copines me disait que j'étais un cas désespéré ou que j'étais trop compliquée, surtout Jess mais je ne l'écoutais pas. A côté d'elle, c'est sur sûr j'étais une none , elle s'envoyait en l'air tous les week-ends et nous racontait tout en détail et des fois c'était pas reluisant , y'avait un paquet de détraqués .
J’enfilais ensuite les vêtements que j'avais préparé , j' avais fait simple, un jean noir et un croc top qui laissait voir mes épaules ainsi qu'une paire de converses bleu marine . C'était beaucoup moins compliqué de trouver quoi se mettre sur le dos quand le soleil était de retour. Voilà j'étais fin prête pour ma journée de boulot et comme j'étais en avance je décidais d'appeler ma collègue Daisy pour lui proposer de passer la récupérer en voiture .
— allo !
— hey salut
— Dis-moi j'ai été réveillée tôt ce matin par le voisin, je te raconterai. Je me demandais si tu voulais que je passe te chercher vu que j'étais en avance ça, ça t’évitera de devoir attendre le bus et de te dépêcher.
— Oh oui merci en plus je suis un peu à la bourre ça m'arrangerait, c’est cool d'y avoir pensé merci.
— Si j'arrive dans 30 minutes ça te va ? Le temps de finir deux trois trucs et je décolle.
— Parfait je serai prête ;
— A tout à l'heure alors bisou
— Ok bisou et encore merci.
Je dois dire que je lui devais bien ça, elle était tellement sympa avec moi. Quand j'avais commencé chez jeffrey' s hot dog, elle m'avait accueillie avec le sourire et m'avait montré toutes les ficelles du métier. J’étais un peu perdue au début, je n’avais jamais travaillé et encore moins dans ce secteur, je débutais dans le monde du travail alors j'étais complétement flippée. Elle avait toujours été présente pour m'aiguiller, me rassurer et c'est comme ça que nous étions devenue amies . Le patron nous avait même mis en binôme parce qu'il trouvait qu'on formait une bonne efficace et rapide.
Les employés étaient tous polyvalents, tout dépendait du planning qui était édité en début de mois par monsieur Parker, notre responsable. On pouvait aussi bien servir, qu'être à la caisse ou à la plonge, il y avait aussi la confection des sandwichs et des hot-dogs . Mais le pire de tout, et tout le monde le redoutait en regardant le tableau des tâches, c'était celui de rabatteur mais pas n'importe lequel !! Ca consistait à porter un costume de hot dog ridicule et a accoster les gens dans la rue en les invitant à rentrer pour goûter nos spécialités tout en distribuant des flyers et des réductions en criant que notre saucisse était la meilleure etc etc...
Je vérifiais de ne rien avoir oublié, mon sac, mon téléphone , ; quand j'entendis de nouveau un vacarme pas possible dans l’appart d’à côté. Je mis mon oreille contre le mur pour écouter si j’entendais un truc. Un de mes défaut, mais qui souvent se révélait être très utile ; J’étais très curieuse, je dirais même une vraie concierge à l'affut de tous les potins et infos que je pouvais glaner ici et là.
- "Eh merde, je vais pas y passer la journée bordel " dit une voix masculine.
Je me demandais qui ça pouvait bien être. La propriétaire était une quadragénaire , elle avait dû déménager à Malibu chez sa mère qui avait vu sa sclérose en plaque s'aggraver. Elle s'était alors résignée à vendre son appartement, un grand loft élégant d'une centaine de mètres carrés . Je décidais de partir et qu'à un moment ou à un autre, je croiserais bien ce voisin bruyant pour lui dire ma façon de penser. Je devais déjà composer avec les voisins du dessous, un couple d'étudiants dingues de techno et alcoolisés à longueur de journée. Ils me réveillaient régulièrement avec le son à fond au milieu de la nuit ou tard le soir, j 'avais pété un plomb plusieurs fois sans succès, manquait plus que le voisin d'à côté s'y mette aussi ; alors là je craque. Bon c'est vrai j'étais privilégiée, je n'aurais jamais pu me louer un appartement pareil vu les maigres salaires que j'arrive à avoir. C'était pas faute de faire des heures, c'est sûrement un peu pour ça que lorsque j'avais demandé à monsieur Parker si je pouvais mettre une annonce au Resto pour louer une chambre ou un logement, il m'avait convoqué dans son bureau. Sur le moment, j'avais vraiment flippé en me disant qu'il n'appréciait pas ma demande. Mais en fait, il m’avait expliqué que sa sœur, qui était chercheur, devait s'absenter de Son Diego pendant une durée minimum d'une année. Elle était embêtée de laisser son appartement sans surveillance. C'est pourquoi elle lui avait demandé de s'y rendre régulièrement pour inspecter les lieux. Mais au bout d'une semaine seulement, il en avait déjà eu assez et lorsque je lui avais parlé de ma recherche, il avait appelé sa sœur, lui expliquant que me laisser habiter son loft pendant son absence ferait d'une pierre deux coups . Elle aurait quelqu'un sur place constamment et qu'en plus, elle aiderait une petite jeune de 23 ans à commencer dans la vie. Elle accepta sans rechigner et le lendemain, je débarquais avec mes valises au paradis : cuisine américaine, salle de bain immense avec douche italienne et le top du top ; dressing à la Mariah Carrey, bon . Bon, j'ai pas les fringues pour le remplir mais bon, rien que de l'avoir c'est le pied. Arrivée au parking, je montais en vitesse dans ma voiture et filais chez Daisy pour la récupérer.
En bas de chez elle, je lui textotais pour lui dire que j'étais là et que je l'attendais. Elle arriva quelques secondes plus tard, le sourire aux lèvres et monta dans la voiture.
— Dis donc, t'as l'air de meilleure humeur que moi à ce que je vois.
—Ben écoute je sais pas, aujourd'hui j'ai une pêche pas possible, je me suis couchée tôt hier après avoir lu un livre et j'ai passé une nuit de rêve.
—T'as bien de la chance, moi je suis défoncée, je dormais bien jusqu' a ce qu'un abruti fasse un boucan d'enfer, du coup ça m'a coupé en plein sommeil, t'as qu' avoir qu’à voir ma tête, j'ai des valoches jusqu' au cou.
— Ahah mais non on voit rien en plus t'es maquilée maquillée, mais tu m'avais pas dit que ta voisine elle vendait ?
— Oui justement je pense que c’est le nouveau propriétaire.
— Comment tu sais que c'est un homme ? Tu l'as vu ?
— Non je l'ai entendu et il va pas s'en tirer comme ça.
— Houla, t'as pas l'air contente, le pauvre il va déguster.
— Non, je suis même hyper énervée, je vais le calmer direct si dès les premiers jours il commence déjà comme ça, qu'est ce que ça va être ensuite…